A SUIVRE Le Voyage à l\'envers

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CHAPITRE 16 Le pain volé

CHAPITRE 16 Le pain volé

Le repas était délicieux – même Domingo en a convenu – et Ana savoure la quiétude du lieu. Isabel installe un vase de fleurs dans l’entrée quand on frappe à la porte. Isabel s'approche en trottinant comme à son habitude.

 - Ana, un cavalier demande à te voir.

 Ana écarte son rouet.

- Un cavalier ? Que veut-il ?

 - Il prétend avoir des nouvelles de Luis. La jeune femme se lève d'un bond. - De Luis ! Fais-le entrer, vite. Bientôt Isabel introduit le visiteur. Il est assez grand, le teint hâlé des voyageurs, la mine assurée. Ôtant son chapeau, il s'incline galamment devant Ana qui le relève d'un geste gracieux.

- Je me présente : Enrique Gelmirez. En revenant des Indes, je me suis arrêté à Séville et j'ai dû passer à la Maison Indienne. Je suis allé voir mon ami Luis. Comme je lui ai dit remonter sur Tolède, il m'a chargé de vous faire mille civilités et de vous remettre cette lettre.

- Avant tout, Monsieur, veuillez vous asseoir, dit Ana en lui désignant un siège.

Ana sourit et s'assied sur la petite estrade garnie de coussins, à la manière arabe habituelle aux femmes espagnoles tandis que Gelmirez prend place sur une chaise en face d'elle. Puis il lui tend la lettre. Ana s'en saisit vivement.

- Si vous désirez en prendre connaissance tout de suite, Madame, ne vous gênez pas.

- Je ne saurais manquer aux lois de l'hospitalité.

- Je vous en prie, c'est pour vous la remettre que je suis ici et je m'en voudrais de retarder cette joie.

- Dans ce cas ...

Ana ouvre la lettre et la lit avidement. Cela fait déjà quatre ans que son frère Luis est à Séville, à la Maison Indienne, et qu'il s'occupe des affaires des Indes Occidentales. Il est toujours débordé et n'a que rarement le temps d'écrire. Arrivée à la fin de la lettre, elle pousse un soupir de soulagement : tout le monde va bien, la petite Estrella pousse bien, suivant l'expression de Luis, et sa belle-sœur est à nouveau enceinte.

En voyant son visage rayonnant, Gelmirez sourit :

- Il m'est agréable d'avoir apporté de bonnes nouvelles.

- Je vous remercie, Monsieur, d'avoir pris la peine de venir jusque chez moi.

- Luis est un bon ami, Madame, et c'est un bien petit détour quand on arrive des Indes.

A ces paroles, Ana s'anime davantage.

- Parlez-moi des Indes. J'avoue que le cortège m'a beaucoup impressionnée.

Le cavalier sourit d'un air taquin.

- Il me semble plutôt que c'est vous l'héroïne de cette fête, doña Quetzal.

- Ce n'est qu'un incident.

- Mais on ne parle que de cela dans toute la ville.

 Gênée, Ana répète sa demande.

- Parlez-moi plutôt des Indes. Racontez moi ce que vous avez vu ... si je puis me permettre, ajoute-t-elle, confuse de la hâte qu'elle montrait.

- Une jolie femme peut tout se permettre. Mais, ce que j'y ai vu ? Ma foi, le meilleur et le pire et pas toujours où je l'attendais.

Il a quitté son ton badin et est devenu plus grave soudain.

- Que voulez -vous dire ?

- Ces Indiens, par exemple ...

- Et bien ? Vous me faites languir !

- Excusez-moi. C'est que l'histoire m'a troublé. Comme vous le savez, nous étions partis reconnaître les côtes de ce pays qu'on nomme Venezuela, petite Venise, pour la ressemblance, certes fort lointaine, des pilotis de ses cités lacustres avec la lagune de l'illustre République. On nous dit le pays assez hostile, ce que nous n'avions aucune peine à croire d'après les récits qu'on nous en avait faits. C'est pourquoi, quand nous trouvâmes des Indiens occupés à je ne sais quelle horrible fête païenne, nous les attaquâmes et eûmes, grâce à Dieu, le bonheur de les vaincre. Comme c'est la coutume en temps de guerre, nous les avons réduits en esclavage et emmenés avec nous dans le dessein de leur faire connaître l'honneur du travail et de les instruire dans notre sainte foi.

Il fait une pause.

- Sans vouloir vous vexer, Monsieur, c'est un récit que j'ai déjà entendu mille fois, déclare Ana

- Attendez la suite, il m'étonnerait beaucoup que vous ayez déjà vu quoi que ce soit d'approchant.

Pendant ce temps, Domingo et Isabel s'étaient assis près du conteur, pour ne pas perdre une miette du récit. Celui-ci reprit donc.

- Leur chef, qui ne doit pas avoir plus de vingt ans ,est un garçon courageux et énergique, sa vaillance au combat me l'avait déjà signalé. Comme il semblait très désireux de s'instruire, je me suis un peu lié avec lui et commençai à lui enseigner notre langue. Il l'apprit à une vitesse prodigieuse et put rapidement me servir d'interprète.

- Vraiment ? demande Ana, éberluée.

- Je ne dis pas qu'il parlait un castillan fort pur mais il possédait assez de vocabulaire pour se faire comprendre dans des phrases pas trop maladroites.  Vous savez que les routes sont longues et bien plus longues encore quand le chemin n'est pas sûr et que vous êtes retardé sans cesse par une longue cohorte de prisonniers. Nos provisions s'épuisaient rapidement et nous avions hâte d'arriver sur la côte. Or, un soir, un pain fut volé. Il s'avéra vite que le coup n'avait pu être fait que par un des Indiens. En effet, ce jour-là, le chemin était particulièrement difficile et nous les avions détachés pour faciliter la marche. Ils étaient tous regroupés au même endroit pour le repas et le camp était cerné. Quand nous sommes arrivés devant eux, ils se sont tous rapprochés les uns des autres comme pour se protéger mutuellement. Nous avons avisé l'interprète que nous avions baptisé Pedro.

- Un pain a été volé et je veux le coupable ! tonna don José.

Ils se consultèrent du regard : visiblement, ils ne comprenaient pas. Don José répéta :

- Un pain a été volé, je sais que c'est l'un d'entre vous et je veux punir le coupable !"

- Punir ? interrogea Pedro.

La patience n'a jamais été le fort de don José. Il explosa :

- Oui, punir ! Je vais le fouetter de telle façon qu'il apprendra l'honnêteté de gré ou de force !

Pour appuyer ses dires, Ramon fit claquer son fouet plusieurs fois. Les yeux des Indiens s'agrandirent de terreur sauf ceux du chef qui écoutait attentivement. Don José écumait de rage, il lui était devenu impossible de parler. Je pris donc la parole et m'adressai à eux comme à des enfants privés de jugement. Pedro traduisait au fur et à mesure que je parlais :

- Nous sommes vos seigneurs et vos maîtres. Les provisions, le pain ne vous appartiennent pas. Nous voulons bien vous en donner mais c'est très mal de le prendre. Ils n'avaient pas quitté leur air terrorisé, surtout un gamin d'une quinzaine d'années qui semblait plus frêle et plus apeuré encore que les autres. "C'est très mal de le prendre et le coupable doit être puni". Don José avait repris ses sens "Puni, il le sera. Comptez sur moi.  Quand Ramon s'en sera occupé, il ne lui restera pas un pouce de peau !" Mais les Indiens se taisaient toujours ; le gamin avait l'air de plus en plus épouvanté .Alors don José décida :  "Ou le coupable se dénonce tout de suite ou je vous fais tous fouetter jusqu'à ce que mort s'ensuive !" Pedro mit un peu plus de temps à traduire. Au fur et à mesure qu'il parlait, les Indiens avaient des mouvements divers ; ils semblaient indignés et mécontents. Je vis un des hommes les plus âgés attraper le petit qui allait s'élancer.

- C'est la dernière fois que je le demande, gronda don José, qui est le coupable ?

Pedro fit alors un pas en avant

- Moi.

Il avait dit cela sans trembler, sans même frémir.

- Vraiment ? demanda don José en s'approchant et en regardant fixement les Indiens les uns après les autres. Ils semblaient résignés et en même temps fébriles. Plusieurs ouvrirent la bouche mais un regard de leurs aînés et de leur chef les fit taire. Don José revint vers Pedro qui se tenait debout, les mains vides, le regard fixe.

- Tu es sûr de ce que tu dis ?

Pedro le regarda bien en face.

- C'est moi.

Son regard était si brûlant que don José lui ordonna de baisser les yeux. Pour ma part, j'étais partagé entre l'indignation devant cette insolence et l'admiration pour le courage de ce garçon.

- Le courage ? demande Ana.

- Je suis à peu près certain qu'il n'était pas coupable.

- Pas coupable ! s'écrient en chœur Ana, Isabel et Domingo.

- Non. Je ne sais pas pourquoi il s'est désigné mais ce n'était pas lui. Cela n'a pas empêché don José de mettre sa menace à exécution.

- Vous ne pouviez pas l'empêcher ?

- La discipline est la force des armées, doña Ana. J'avais beau ne pas être d'accord avec don José, je ne pouvais lui donner tort devant les prisonniers. Cela aurait sapé son prestige et notre autorité.

- Et alors ? interroge Domingo, anxieux.

- Alors, don José a tout fait dans les règles. Il l'a fait mettre à genoux, l'a obligé à demander pardon et l'a fait attacher à un arbre. Il s'est évanoui au dixième coup. don José l'a fait ranimer mais il n'a pas desserré les dents. Je ne suis pas sûr que j'aurais eu un tel courage, ajoute-t-il plus bas. Quand on l'a détaché, il a roulé dans la poussière. Les autres sont venus le chercher... Voilà.

- Mais, et le lendemain ? Il n'a certainement pas pu marcher.

Gelmirez paraît un peu gêné.

- Il n'a pas eu à le faire. Je l'ai pris sur mon cheval et je m'en suis occupé.

Ana, les yeux brillants, se détend un peu et ébauche un sourire.

- Vous vous en êtes occupé, répète-t-elle très doucement.

- Ses compagnons avaient déjà du mal à se tenir debout, grommelle-t-il en haussant les épaules, on ne pouvait pas le laisser à la traîne et puis il nous aurait retardés.

- Bien sûr, acquiesce Ana. Voilà un homme bien courageux. Nul besoin de lui enseigner "Aime ton prochain comme toi- même" .Il l'aime déjà plus que lui même.

- A condition que ce prochain soit l'un de ses compagnons. Je doute qu'il ait les mêmes sentiments envers les Espagnols.

- Cela serait bien naturel, pense Ana, mais elle se garde de formuler cette pensée à voix haute.

- Vous comprenez maintenant pourquoi l’histoire m’a troublé.

- En effet, Monsieur.

- Si vous le permettez, je vais maintenant me retirer, dit Gelmirez en se levant.

- Permission accordée, Monsieur. Je tiens à vous dire ma reconnaissance pour cette lettre et ce récit.

- Mais tout le plaisir a été pour moi puisqu'il m'a permis de connaître une jeune femme aussi bonne que belle, dit- il en s'inclinant.

- Je m'efforce seulement d'être chrétienne. Domingo, raccompagne le señor Gelmirez, s’il -te- plaît.

Pendant que le conquérant s'éloigne, elle murmure, comme pour elle-même "Oui, décidément, voici un homme bien courageux". Ses pensées glissent tout naturellement des blessés aux malades de l’hôpital Santa Cruz où elle prodigue des soins aux enfants malades. Dieu merci, on n’y refuse aucune aide et ses connaissances médicales y sont précieuses. Elle sourit et son esprit vagabonde dans les rues de Tolède.  A deux pas du Zocodover, quand on descend par l’Arc du Sang jusqu'au  Tage rouleur d’or, se dresse l’hôpital. Il n’est pas encore terminé mais tel qu’il est déjà, il est magnifique. Sa façade entièrement sculptée est un livre de pierre où chacun peut reconnaître l’Ancien et le Nouveau Testament.  Le majestueux portail franchi, s’ouvrent d’immenses salles disposées en croix, comme les bras aimants et secourables d’une mère attentionnée. Ainsi l’a voulu le cardinal Mendoza pour témoigner de la grandeur de Dieu et de Sa Miséricorde dans ses créatures les plus faibles. Au premier étage, à côté de la chapelle, dans les grands lits blancs où ils semblent un peu perdus, même à trois par lit, des enfants fragiles attendent les religieuses et leurs aides. Tout près d’eux, dans des nacelles de bois sombre, des bébés minuscules tètent leur pouce.

Tout à coup elle sursaute : on vient encore de frapper à la porte. Elle tend l’oreille et entend Isabel répondre.

- Mais entrez donc, Don Esteban. Ana est dans le salon.

Ravie de la visite, elle se dirige prestement vers le nouvel arrivant qui l’embrasse comme du bon pain.

- Quel bon vent vous amène, padre ?

- Mais le plaisir de te voir, ma petite fille.

- Vous avez toujours su parler aux femmes, le taquine -t- elle.

Il éclate d’un rire sonore et la suit. Pendant qu’elle s’installe sur les coussins de l’estrade, il se carre dans un solide fauteuil de noyer.

- Alors, il paraît que tu t’es encore fait remarquer ? Si maintenant ton charme s’étend jusqu'aux oiseaux, où allons-nous ?

- Pour une fois, je n’y suis pour rien, proteste-t- elle vivement.

- Pourtant, toute la ville en parle.

- S’ils n’ont rien d’autre à faire... Vous êtes la deuxième personne qui m’en parle aujourd’hui.

- La deuxième ?

- Oui, un des conquérants, le señor Gelmirez, m’a apporté une lettre de Luis et fait un conte que je dois absolument vous rapporter.

- Encore un coup de don José  je parie ?

- Comment avez-vous deviné ? Écoutez plutôt, vous allez être édifié.

En quelques mots, Ana raconte l’incident à Don Esteban qui ne cache pas son indignation. A ce moment précis, Isabel pénètre dans le salon.

- Excusez-moi de vous déranger mais don José demande à être reçu.

- Quand on parle du loup... soupire le prêtre.

- Fais entrer, demande Ana, résignée.

- Il est avec un Indien.

- Que je plains déjà.

Presque aussitôt, don José, tout sourire, s’incline cérémonieusement devant la jeune femme. Puis il aperçoit le prêtre qui est resté assis et a croisé les bras et le salue sèchement de la tête.

- Quel honneur pour moi de recevoir en ma maison un tel héros ! Le señor Gelmirez vient de me conter vos aventures et de me vanter votre courage.

Don José se rengorge.

- Je tenais absolument à ce que ma première visite soit pour vous. Il est bien malheureux que vous n’ayez pu assister à la réception royale.

- Je me doute que cela a dû être somptueux, surtout avec tous ces trésors que vous avez si durement gagnés.

Don Esteban semble absorbé dans la lecture de son bréviaire.

- Savez-vous ce qu’est devenu ce bel oiseau ? demande Ana.

- Ma foi, non. Il s’est envolé, c’est tout. Mais vous n’aurez pas tout perdu, ma chère. Je vous ai amené un cadeau et mon Indien.

- Vous auriez du mettre un ruban autour, lance Don Esteban, narquois.

Ana se réfugie derrière son éventail.

- Je ne parle pas à ceux qui restent en Espagne pendant que d’autres risquent leur vie à conquérir des âmes, rétorque don José, méprisant.

Don Esteban se lève d’un bond.

- Je ne doute pas que cela soit votre unique préoccupation. Sans aucun doute, l’or que vous avez volé est destiné aux pauvres ; j’accepte tous les dons ! Quant aux âmes de vos malheureuses victimes, vous dites vrai : tous les martyrs ont une place réservée au ciel.

Ana juge urgent d’intervenir.

- Mais asseyez vous, don José, je vais demander à Isabel d’apporter des rafraîchissements.

Après un dernier regard furieux au prêtre auquel il tourne résolument le dos, don José s’exécute. Isabel a apporté les rafraîchissements et tous dégustent leur vin à petites gorgées.  Ana en profite pour examiner furtivement l’Indien. Debout derrière le fauteuil de son maître, le regard figé, il semble absent. Il a revêtu la livrée rouge et noire de don José et Ana ne peut s’empêcher de penser à un habit de deuil. « le pourpoint à cent bandes » songe-t- elle. C’est ainsi qu’avec leur humour noir les brigands de Tolède nomment la punition du fouet. don José repose délicatement son verre et claque des doigts. Aussitôt Pedro lui tend respectueusement un coffret de bois précieux incrusté de nacre et rehaussé de fils d’or. Ana prend un air ébahi.

- Quelle splendeur !

- Le coffret n’est rien à côté de ce qu’il contient, ma chère ; ouvrez donc.

Curieuse, Ana obéit et reste bouche bée. Sur la soie cramoisie  s’étale un magnifique collier : un large pectoral d’or en forme de croissant de lune, plus roux dans sa partie haute et plus éclatant dans sa partie basse. Des personnages étranges et inconnus, somptueusement vêtus, alignent leurs silhouettes longilignes en de fines gravures. Puis, enfilées sur une tige d’or souple qui fait le tour du pectoral, des gouttes de jade, d’émeraude et de saphir.

Fascinée, Ana sort le collier de son écrin et découvre, stupéfaite, que le pectoral se prolonge d’un pendentif large comme la main et long d’un demi-pied. Malgré sa taille, il est souple et mobile car constitué d’innombrables et minuscules plaquettes reliées entre elles par des fils d’or. Il tinte faiblement quand Ana examine sa décoration. Lapis, or, jade et turquoise composent un paysage irréel : en haut un ciel sombre de lapis -lazuli, puis au centre du pendentif un merveilleux soleil d’or surplombant une mer de turquoises. Le tout terminé par de longues gouttes de jade et d’or roux. Éblouie, elle relève les yeux et croise le regard de l’Indien. Un regard intense, cruel, sauvage. Dégrisée, mal à l’aise, elle repose le collier dans son écrin.

- Je n’ai jamais rien vu de si beau. Cela me rappelle l’extraordinaire trésor de Moctezuma que Cortès envoya à la Cour à Tolède il y a trois ans.

- Je suis ravi qu’il vous plaise, ma chère, car il est pour vous. Je l’ai choisi entre tous car il est juste que le plus beau aille à la plus belle.

- Vous êtes toujours aussi galant, Monsieur, et il m’est impossible de refuser une offre faite avec tant de grâce. Mais vous m’excuserez si je ne le porte pas : je ne voudrais pas provoquer la jalousie de ces dames. L’orfèvre qui forgea ce collier était à coup sur un grand artiste.

- Voilà qui est portant difficile à croire quand on fréquente un peu les Indiens. Ils sont si abrutis qu’un tel travail relève du miracle. Savez-vous qu’on a toutes les peines du monde à les mettre au travail tant ils sont paresseux ?

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17/12/2008
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