A SUIVRE Le Voyage à l\'envers

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CHAPITRE 37 Tous les tourments de l’enfer

CHAPITRE 37 Tous les tourments de l'enfer

Ce soir là, un chemisier à manches courtes découvrant plus qu'à moitié ses seins, une jupe à taille basse mettant à nu la base des reins, Juana fait les cent pas dans une des ruelles autour de la mancebia. Soudain elle aperçoit une silhouette assez lourde qui semble se diriger vers elle.

- Alors, mon mignon, lance telle, on veut du bon temps ?

- Comment oses tu, chienne impudique !

- Ah c'est vous, Don Tomas ! Avec cette obscurité, je ne vous avais pas reconnu.

- Tu aurais pu reconnaître ma robe, gueuse. Mais évidemment tu ne respectes rien, Jezabel.

- Ca va. Je ne vous avais pas reconnu, je vous dis.  Excusez moi.

- Écarte toi, suppôt de Satan. Ta simple présence me fait horreur.

- Évidemment, vous préférez le silence et la solitude pour solliciter vos pénitentes, lance vivement la jeune femme.

Don Tomas tressaille, comme frappé d'un fer rouge.

- Comment oses tu me parler sur ce ton, pouilleuse ? Sais tu bien ce que je suis et ce que tu es ? Tu n'es qu'une fosse à merde puante, un vase d'iniquité, la source de tout mal !

Il lui happe le poignet et lui tord violemment le bras

- Lâchez moi, vous me faites mal.

- J'y compte bien. N'espère aucune pitié de moi.  Je vais te dire ce que tu es et ce qui t'attend. D'abord j'espère bien que tous les hommes qui te passent sur le corps te brutalisent comme tu le mérités et te pourrissent de vices. J'espère que tu souffres autant qu'il est possible. Et pourtant un jour tu regretteras cette souffrance là. Car le jour où tu seras si vieille et si laide que plus personne ne voudra de toi,  quand ta vue remplira les hommes de dégoût et les justes d'effroi, quand les enfants te jetteront des pierres et que les chiens errants te mordront, tu mourras de faim, seule, abandonnée de tous et même de Dieu !

- Taisez vous !

- Non je ne me tairais pas. Car qui rit vendredi dimanche pleurera. Entre temps, tu auras été condamnée plusieurs fois au pilori et au fouet. Pense bien à cela . Des alguazils brutaux viendront  t'arracher à la tranquillité de ta bauge Tu seras menée à travers la ville, montée à l'envers sur un âne. Ils ouvriront les mâchoires du pilori, y mettront de force tes mains et ta tête et le refermeront sur toi. Tu entendras le cliquetis de la clé et tu seras prisonnière.  Et puis ils t'arracheront tes vêtements et tu apparaîtras nue aux yeux de tous. Et tout le monde s'esclaffera.  Le bourreau s'approchera, son fouet à la main Tu te débattras et les coups tomberont n'importe où. Penses y bien, chienne. Pense à ces lanières qui déchireront ton corps pantelant. Tu seras affolée par la douleur mais cela ne fera que croître et embellir.  Pense à tout ce que les gens pourront oser pour te faire passer le goût du vice.  Par devant il te jetteront de la boue et des immondices. Ils te cracheront au visage et te gifleront.Des hommes moqueurs te voleront des baisers goulus et les femmes te barbouilleront d'immondices. Et par derrière ce sera pire. Ils te monteront comme une pouliche et te fesseront avec un battoir clouté. On versera du sel sur tes plaies. Peut-être même est ce qu'on les oindra de suif et qu'on y mettra le feu.

- Taisez vous !

-  Jamais ! Avec un bâton on te fourrera des orties dans le bas ventre pour te faire jouir. Et les chiens viendront te pisser dessus.

- J'en mourrais !

- Mais non, mais non. On saura doser.  Et aussi te ranimer si tu t'évanouissais.

 La jeune femme éclate en sanglots mais le moine lui tord encore plus violemment le bras et lui fait plier les genoux.

-  Et puis on te tondra. Et tu seras plus chauve que le cul d'un singe. On apportera le brasero sur lequel rougira un fer. Tu verras le bourreau le tourner et le retourner pour qu'il soit bien brûlant.   Et puis les bourreaux te tiendront et te tiendront bien.  Et ils appliqueront le fer sur ton épaule. Tes chairs grésilleront, tu hurleras mais il restera suffisamment longtemps pour que ton infamie soit à jamais imprimée dans ta chair. Penses y.

- Taisez vous, hurle encore Juana, les yeux agrandis par l'horreur.

Mais Don Tomas poursuit, impitoyable.

- Tu resteras attachée là, sous la pluie, le vent ou le grand soleil et personne ne te portera secours.  Je te jure que je serai au premier rang pour te jeter de la boue.

- Taisez vous ! hurle Juana en tentant d'échapper à l'emprise du moine.

- Non il faut que tu entendes la suite.  Ta fin sera plus terrible encore.  Une maladie féroce te rongera les entrailles et te pourrira le sang, tes dents et tes cheveux tomberont, ton haleine sera fétide et tu deviendras sourde et aveugle.  Ton agonie sera longue, très longue et privée des secours de l'Eglise. Enfin, désespérée, abandonnée de tous, tu périras dans d'atroces souffrances et tu iras tout droit en Enfer où tu subiras ton châtiment pour l'éternité. Comme on est toujours puni par où on a péché, des incubes    aux membres de feu te posséderont à tour de rôle.  Ils te laboureront le ventre, ils te brûleront les entrailles.  Ensuite ils plongeront ton corps sanglant dans une marmite d'huile bouillante. Tu voudras mourir mais tu ne le pourras pas. Et tout recommencera pour l'éternité. Car tu seras  damnée sans recours et sans espoir de salut. Maintenant va, mauvaise fille. Va vers ton destin, va vers ta damnation. Vade retro, satanas !

Il la lâche brutalement et la jeune femme, terrorisée, en larmes, s'effondre sur le pavé humide et roule dans le caniveau, évanouie.

Quelques jours plus tard, un gamin vient trouver Don Esteban.

- Don Esteban, il faudrait que vous passiez à la mancebia de toute urgence. C'est Bia qui m'envoie.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- C'est Juana. Elle ne va pas bien du tout. Ca fait trois jours qu'elle ne mange pas. Elle refuse tous les clients et elle passe son temps à pleurer. Le Borgne est furieux. Ca va mal se terminer.

- J'y vais.

Arrivé à la mancebia, Don Esteban est conduit dans une petite chambre mal éclairée où il distingue à peine une forme humaine effondrée sur le lit

- Laissez moi seul avec elle.

 IL s'assoit doucement à côté de la jeune femme. Sale, décoiffée, vêtue d'une méchante chemise de mauvaise toile, Juana, prostrée, les yeux rouges, fixe le plafond sans le voir.

- Juana, appelle doucement le prêtre, Juana, c'est moi, Don Esteban.

Pas de réponse.

- Répond moi, Juana, je t'en prie. Ou je vais croire que tu m'en veux.

Juana pose sur lui un regard presque éteint.

- Vous êtes venu me faire un sermon, padre ? Vous perdez votre temps avec une fille comme moi.

- Je ne suis pas venu te faire un sermon et je ne perds jamais mon temps avec les gens qui ont besoin de moi.

- Je n'ai pas besoin de vous. Je n'ai besoin de rien. Plus rien n'a d'importance.

Don Esteban lui prend la main.

- Si tu me disais ce qui ne va pas ?

- Ce qui ne va pas ? Mais regardez autour de vous, padre. C'est tout mon horizon. Jour et nuit, je ne vois que ça. Et exactement dans cette position, ajoute t elle, amère.

Don Esteban pousse un profond soupir.

- Si seulement je pouvais te racheter...

- Me racheter ? Vous feriez une bonne affaire ... De toute façon, le Borgne ne voudra jamais. Et puis, à quoi bon ? Putain je suis et putain je resterai.

- Tu me désoles, ma petite fille.

- Petite fille, répète Juana, petite fille... Oh ! Je voudrais tellement redevenir une petite fille, padre. Quand Manuel m'achetait des cerises et me lisait Amadis.

Sa voix se brise et elle éclate en sanglots. Don Esteban la prend dans ses bras et la berce doucement.

- Là, là, pleure, mon petit chat, pleure; ça soulage.

- J'ai tellement peur, padre, tellement peur.

- Peur de quoi, mon petit ?

- Peur de tout, padre, peur des gens.

- Des gens ?

Juana renifle deux ou trois fois et finit par lancer.

- On dit que Manuel est revenu ?

- C'est vrai. Il vient d'arriver. Son malheureux propriétaire en sait quelque chose.

- Vous voyez bien que j'ai raison d'avoir peur. Quand il saura...

- Il sait, Juana. Mais il est incapable de te faire du mal. Il n'a pas changé.

- Moi, j'ai changé, padre, lance Ana, amère. Et j'ai peur. Tenez, si jamais j'étais condamnée au pilori, par exemple ou à être marquée ou fouettée en public, tout le monde s'acharnerait contre moi.

- Si jamais un tel malheur arrivait, ma petite fille et que je ne puisse l'éviter, crois bien que je camperai sur le pilori, s'il le faut mais que personne ne te toucherait !

Malgré elle, Juana sourit.

- Vraiment, padre ?

- Le bâton, à la main, s'il le faut ! Et je sais m'en servir !

Un temps.

- Il n'y a pas que cela padre; l'avenir me fait peur. Quand je serais devenue vieille et laide, comment pourrais je vivre ?

- Tu ne crois pas que c'est un peu tôt pour y songer ?

- Il est toujours plus tard qu'on ne croit, padre.

Don Esteban plisse les lèvres.

- Crois tu donc que ta mère te laissera tomber ? Crois tu que je ne te soutiendrai plus ?

- Ni ma mère ni vous n'êtes éternels, padre.

- Merci de m'en faire souvenir. Et bien nous te laisserons une rente.

- Avec quel argent ? Vous êtes toujours fauché.

- Mais ta mère en a elle. L'auberge tourne bien.

- Et si mes frères s'y opposent ?

- Ah, je voudrais bien voir ça. Rien que pour entendre ta mère donner de la voix !  Tes frères n'auraient pas la loi avec elle.

Malgré elle, Juana sourit à travers ses larmes.                                  

- Et puis, ajoute Don Esteban, tu peux compter sur Matteo, Placido et Clara. Eux, ils ont l'âge requis, non ?

Un peu apaisée, la jeune femme hoche la tête.

- Tu vois, conclut Don Esteban, tu peux bien essayer de devenir vieille et laide, ce qui me semble difficile, tu auras quand même une vieillesse paisible.

Juana renifle deux ou trois fois t demande d'une toute petite voix.

- La vieillesse, d'accord. Mais après ?

- Après ?

- Oui. Je serai damnée, c'est sûr.

Don Esteban ouvre de grands yeux.

- Damnée, toi ? Elle est bonne celle là !

- Pourtant mon métier n'est pas vraiment...

- As tu oublié Marie Madeleine ? Elle avait certainement autant de reproches à se faire que toi. Nous en avons quand même fait une sainte.

- C'est vrai, acquiesce Juana, frappée.

- Tu vois. Et Notre Seigneur est venu pour les pêcheurs bien plus que pour les justes. Pour enlever le pêché du monde et non pour condamner sans recours les pauvres pêcheurs que nous sommes. Celui qui croit en lui, quoi qu'il ait fait, sera sauvé.

- Vous en êtes sûr, padre ?

- Évidemment que j'en suis sûr. Car il est dit dans l'Évangile que de même que tu ne peux remplir la mer avec des cailloux, tu ne peux épuiser la miséricorde divine avec tes pêchés. Et il y a plus de place au Ciel pour un pêcheur repenti que pour cent justes.

Juana se blottit contre le prêtre.

- J'ai une chance d'échapper à la damnation éternelle, alors ?

- Nous avons tous une chance, ma petite fille. Toujours. Il ne faut jamais désespérer de Dieu. C'est le seul vrai pêché.

- Vous croyez que Dieu ne m'a pas abandonnée ? Je suis si malheureuse, padre.

- Dieu semblait aussi avoir abandonné Job, mon enfant et lui aussi se plaignait amèrement.

- Job n'avait pas à supporter de gros baveux dégoûtants qui se prennent pour des étalons et s'imaginent avoir un pieu à enfoncer ! lance Juana qui se mord aussitôt les lèvres, confuse.

Mais Don Esteban sourit.

- Tu as parfaitement raison, ma petite fille. Comme lui, tu souffres tous les maux de la terre. Mais, comme Dieu ne l'a pas abandonné et l'a finalement secouru, il ne t'abandonnera pas et finira bien par t'envoyer du secours. Mais il ne faut pas que tu désespères. Car Dieu aide ceux qui s'aident.

- Et pour les autres ?

- Il essaie de faire refleurir l'espoir dans leur coeur afin qu'ils se tournent à nouveau vers lui. Et puis, tu sais, Notre Seigneur est un père aimant. Plus ses petits enfants font de bêtises, plus il s'en occupe.

Juana se blottit encore plus étroitement dans les bras rassurants du prêtre.

- Ce n'est pas ce que dit don Tomas, souffle t elle.

- Don Tomas ? Qu'a t il encore inventé, cette vilaine, bête, enfin ce triste personnage ?

- Il a dit que je finirai seule et abandonnée et que je périrai dans d'atroces souffrances. Et qu'on me fouetterai et qu'on me marquerai au fer rouge. Et puis il m'a décrit le châtiment qui m'attendait en Enfer. Oh padre, c'était atroce. Il a dit que des diables aux membres de feu me posséderaient sans trêve et qu'ils me déchireraient le ventre et les seins et qu'ils m'écorcheraient vive !

- C'est tout ?

- Non. Il a dit aussi qu'ils me jetteraient dans des marmites d'huile bouillante. !  Et j'en oublie sûrement. Et tout recommencerait pour l'éternité ! Oh padre, c'était tellement affreux et ça avait l'air tellement vrai ! Ca m'a complètement terrorisée. Comment peut il savoir tout cela ? Comment peut il connaître si bien les tourments qui nous sont réservés en Enfer ?

- Sans doute parce que il en vient !  explose Don Esteban. Je reconnais là sa brillante imagination; toujours portée au mal et à la souffrance, celle d'autrui de préférence. Par tous les diables, que ne l'utilise t il pas pour améliorer la vie de des semblables !

Juana lui lance un regard dubitatif.

- Alors, il a menti ? Ce n'est pas vrai ?

- Écoute moi bien, Juana. Don Tomas est un méchant homme qui ne sait pas ce qu'il dit. Il prend un plaisir pervers à épouvanter les âmes naïves comme la tienne. C'est un envoyé du démon qui nous ferait douter de la bonté de Dieu si nous avions la bêtise de l'écouter.

- Mais ... il ne peut pas avoir eu des...visions.

- Si Don Tomas a des visions, ce sont uniquement celles que lui procurent ses beuveries ! Est ce que tu t'imagines que Dieu passe l'éternité à imaginer les pires supplices pour les pêcheurs, lui qui est mort sur la croix pour les racheter ?

- Lui non, mais le diable...

- Le diable n'est rien face à la Toute Puissance Divine, ma petite fille. Je te prie de ne pas l'oublier.

- Mais alors pourquoi Don Tomas dit il cela ?

- Parce qu'il est beaucoup plus facile d'épouvanter les hommes avec la crainte du châtiment que de les rendre meilleurs par l'exemple du simple amour !  Parce que peu d'hommes entendent cette parole du Christ «Que celui qui est sans péché lui jette la première pierre » ! Dieu nous a appelés à nous réformer et non à juger les autres ! Parce que tous les pharisiens du monde préfèrent se donner le beau rôle et ne voir que les péchés d'autrui !  Parce que qu'ils adorent le pouvoir qui est leur seule véritable idole !  Parce qu'ils usurpent le nom de Dieu pour assouvir leurs plus bas instincts !  Et ils font croire à tout le monde qu'ils suivent Sa Parole alors qu'ils sont les pires blasphémateurs qui soient ! Qui sont ils, mon Dieu, pour se croire ainsi investis d'une mission qu'ils osent appeler divine et qui n'est que haine et détestation, l'œuvre préférée du diable !  Quelle image se font-ils de Dieu, eux qui s'en disent serviteurs et protecteurs ? Un bourreau mesquin et odieux ?  Comme  eux, Don Tomas oublie la parole de Dieu  «Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » Voilà pourquoi, ma petite fille, je suis sûr que tu seras sauvée et que don Tomas risque - au   moins - le Purgatoire. Car, à lui, il lui faudra toute la Miséricorde Divine pour échapper à l'Enfer !

Juana sourit franchement et dépose un baiser léger sur la joue du prêtre.

- Vous êtes merveilleux, padre. Tout est toujours si simple avec vous.  Mais   Don Tomas m'avait tellement épouvantée... Je ne voyais plus d'issue...

- Notre Seigneur est toujours l'Issue Majuscule, mon petit, ne l'oublie jamais. Ca va mieux ?

- Beaucoup mieux. Grâce à vous.

- Bon, maintenant tu vas te lever, te laver, te coiffer et t'habiller décemment.

- Décemment, padre ?

- Tu sais très bien ce que je veux dire. Et puis il faut que tu sois belle pour ton fils. Imagine qu'on te l'amène ? Beau spectacle qu'il aurait là ! Comment va t il ?

Juana pousse un profond soupir.

- Depuis qu'il est sevré, ils me l'ont enlevé. C'est vrai qu'il est mieux ailleurs.  On me l'amène tous les dimanches. Vous l'avez vu Dimanche dernier, hein padre ?

- Je l'ai vu et admiré. C'est vraiment un très bel enfant.

- N'est ce pas ?

Attendri par cet orgueil maternel, Don Esteban sourit.

- Magnifique. Tu peux être fière de lui.

Mais Juana se rembrunit.

- Dites, padre, il ne risque pas d'avoir honte de sa mère, quand il sera plus grand ?

Don Esteban secoue la tête.

- Aucun enfant n'est assez dénaturé pour avoir honte de sa mère, voyons. Le tien saura rapidement qu'il a la meilleure des mères.

- La meilleure, padre ? demande la jeune femme avec une moue dubitative.

- La meilleure puisqu'elle préfère continuer un métier qui lui répugne plutôt que de risquer la vie de son enfant. Voilà le véritable amour, celui qui, pour Notre Seigneur est le fondement même de la foi et sans lequel nous ne sommes que des coques vides.

Juana devient rayonnante.

- Vous êtes décidément le meilleur homme que je connaisse, padre. Dieu vous a sans doute mis sur terre pour nous expliquer ce qu'est un ange.

- S'il y a beaucoup d'anges comme moi au Paradis, je plains Notre Seigneur !

Ils éclatent de rire. A ce moment précis, la porte s'ouvre et Bia passe une tête prudente par l'ouverture.

- Je vois que cela va mieux.

- Bien mieux, Bia, bien mieux, assure Juana.

Don Esteban s'approche de la femme.

- Donne lui à manger - pas trop surtout - un bain et des vêtements propres. Donne lui aussi deux ou trois jours de vacances. Si elle pouvait voir son fils, ce serait parfait. Et méfiez vous quand vous verrez arriver cette peste de Don Tomas. Cette vilaine bête lui avait raconté des horreurs. Je préférerai qu'il ne recommence pas.

- D'accord, padre. Vous prendrez bien ces pièces pour vos pauvres ?

- Merci. Je ne refuse jamais l'argent, tu le sais bien. Mais prends bien soin de Juana, je t'en prie.

- Je ferai de mon mieux, padre. Je ferai de mon mieux.



23/02/2009
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